Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/74

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ristes, tandis qu’une mauvaise « saison » a les effets d’une mauvaise récolte dans un pays agricole : il s’en suit un appauvrissement général.

Il en est de même pour un pays qui travaille pour l’exportation. Si la « saison » est mauvaise et que les marchandises exportées ne puissent être vendues à l’étranger pour un prix double de leur valeur dans le pays même, le pays qui vit avant tout de ces ventes pâtira. L’insuffisance des bénéfices des hôteliers des Alpes entraîne la gêne dans une grande partie de la Suisse, de même que l’insuffisance des bénéfices des industriels du Lancashire et de l’Écosse entraîne la gêne pour la Grande-Bretagne. Dans les deux cas les mêmes causes ont les mêmes effets.

Depuis bien longtemps on n’avait vu le blé et les produits fabriqués se vendre en Angleterre à aussi bon marché que nous l’avons vu dans les années qui précédèrent la crise de 1886, et cependant le pays souffrait d’une crise. On disait, bien entendu, que la cause en était la surproduction. Mais le mot « surproduction » est absolument dépourvu de sens s’il ne signifie pas que ceux qui ont besoin de toutes sortes de choses n’ont pas les moyens de les acheter, à cause de l’insuffisance de leurs salaires.

Nul n’oserait affirmer qu’il y a trop de meubles dans les misérables chaumières, trop de lits et de literie dans les logements ouvriers, trop de lampes allumées dans les huttes, et trop de