Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/77

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Cependant, si nous considérons les quantités exportées et les comparons avec la valeur en numéraire des exportations, Giffen lui-même doit reconnaître que les prix de 1883 étaient si bas en comparaison de ceux de 1873 que, pour atteindre la même valeur, le Royaume-Uni aurait dû exporter quatre pièces de coton au lieu de trois, et huit ou dix tonnes de métaux au lieu de six. « L’ensemble du commerce britannique, évalué sur la base des prix de 1873, se serait élevé à 21.500.000.000 fr. au lieu de 16.800.000.000 fr. » Ainsi, s’exprimait en 1887, la Commission on Trade Depression (Commission de la Crise commerciale), dont on ne contestera pas l’autorité. Et il est fort probable que le même raisonnement serait vrai aujourd’hui.

On pourrait dire, sans doute, que l’année 1873 fut exceptionnelle à cause des commandes considérables qui suivirent la guerre franco-allemande. Mais le même mouvement décroissant a continué. En effet, si nous prenons les chiffres donnés dans les années récentes par le Statesman’s Year-book (Annuaire de l’Homme d’État), nous voyons que, tandis que le Royaume-Uni exportait, en 1883, 4.510.000.000 de mètres de pièces de coton, de laine et de toile et 142.000.000 kg. de filés, valant ensemble 2.620.000.000 fr., ce pays ne devait pas, en 1906, exporter moins de 6.577.000.000 mètres des mêmes étoffes et 122.500.000 kg. de filés, pour arriver au chiffre