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Il fut un temps où le Royaume-Uni avait presque le monopole de l’industrie du coton ; mais dès 1880 il ne possédait plus que 55 % des broches travaillant en Europe, aux États-Unis et dans l’Inde (40 millions sur 72), et un peu plus de la moitié des métiers (550.000 sur 972.000). En 1893, la proportion était encore réduite : 49 % des broches (45.300.000 sur 91.340.000), et depuis lors la réduction continue. L’Angleterre perd donc du terrain, tandis que les autres pays en gagnent[1].

Et la chose est toute naturelle ; on aurait pu la prévoir. Il n’y a point de raison pour laquelle la Grande-Bretagne devrait être à tout jamais la grande manufacturière de coton du monde, puisqu’elle doit, elle aussi, importer le coton brut. Il était dans l’ordre des choses que la France, l’Allemagne, l’Italie, la Russie, l’Inde, le Japon, les États-Unis, et même le Mexique et le Brésil se missent à fabriquer leurs filés et à tisser leurs étoffes de coton. Mais l’apparition, dans une ré-

  1. La Fédération Internationale des patrons de l’industrie cotonnière donnait au 1er mars 1909 la statistique suivante des broches dans différents pays du monde :
    Îles Britanniques 53.472.000 41 pour 100
    États Unis 27.846.000 21 »
    Allemagne 9.881.000 8 »
    Russie 7.829.000 6 »
    France 6.750.000 5 »
    Inde anglaise 5.756.000 4 »
    Autres nations 19.262.000 15 »
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    Total 130.796.000 100 » 100 »