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soieries. Le filage, le tissage en chambre, la teinturerie prirent une grande extension. Mais l’industrie finit par se développer au point que le pays ne put suffire à la demande de soie brute et qu’il fallut en importer d’Italie, d’Espagne, de l’Autriche méridionale, de l’Asie Mineure, du Caucase et du Japon, pour une valeur de 225 à 278 millions de francs (1875 à 1876), tandis que la France ne pouvait en produire que pour 20 millions. Des milliers de jeunes paysans et de paysannes furent attirés par l’appât des hauts salaires à Lyon et dans les environs. L’industrie était prospère.

Cependant, peu à peu, de nouveaux centres pour l’industrie de la soie se formèrent à Bâle et dans les fermes des alentours de Zurich. Des émigrants français y importèrent cette industrie qui s’y développa surtout après la Commune de 1871. Le gouvernement du Caucase fit venir de son côté des ouvriers et ouvrières de Lyon et de Marseille pour enseigner aux Géorgiens et aux Russes les meilleurs moyens d’élever le ver à soie, ainsi que les procédés du dévidage ; et Stavropol devint un nouveau centre pour le tissage des soies. L’Autriche et les États-Unis en firent autant.

De 1872 à 1881, la Suisse fit plus que doubler sa production de soieries ; l’Italie et l’Allemagne accrurent la leur d’un tiers ; et la région lyonnaise, qui manufacturait annuellement pour une