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Page:Krudener - Valerie.djvu/27

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Puis on la retrouve alternativement et successivement dans les principales villes de Suisse, dans le grand-duché de Bade, en Allemagne, moralisant et catéchisant sans cesse, attirant toujours sur ses pas une foule de mendiants et de sectaires, chassée de partout, et n’entrant parfois dans une ville que pour y rester quelques heures, si bien que finalement les puissances s’émeuvent du bruit qu’elle soulève autour d’elle, et qu’elle est reconduite militairement à la frontière russe. Là elle a le déboire de voir son souverain, son ancien prosélyte et ami, lui interdire le séjour de Saint-Pétersbourg et de Moscou, et la confiner dans une terre aux environs de Riga. Elle obtient pourtant ensuite la permission d’aller à Saint-Pétersbourg : elle y est recueillie par la princesse Galitzin, qu’elle endoctrine, et dont la maison devient le temple où elle réunit ses fidèles. Enfin elle veut aller fonder une colonie religieuse aux environs de la mer d’Azof, et c’est là qu’elle va mourir d’un cancer, le 13 décembre 1824, en ayant la douleur de voir avorter son entreprise.

Revenons maintenant à Valérie, qui eut un très grand succès, surtout auprès des femmes, dont ce roman flattait singulièrement l’amour-propre. La perfection avec laquelle il était écrit donna à penser que Mme de Krüdener n’en était pas l’auteur. On voulut qu’il fût de Bernardin de Saint-Pierre, qui peut-être fut appelé à donner quelques conseils. On