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Page:Krudener - Valerie.djvu/90

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qu’il avoit apprivoisée, et qu’il offrit en rougissant à Ida.

Le soir toute la cour fut remplie de paysans. Tu te rappelles l’antique usage de la Saint-Jean : toutes les femmes avoient une couronne de feuilles sur la tête, et leurs tabliers étoient remplis de feuilles odorantes, dont elles couvroient tous ceux qui s’approchoient d’elles, en chantant des paroles amicales et bienveillantes ; on avoit dressé de grandes tables dans la forêt qui touche à la cour, et on avoit allumé les feux de la Saint-Jean ; on soupa, et ensuite on dansa toute la nuit. Voilà, cher Gustave, le récit de cette petite fête, dont j’ai voulu te mander tous les détails afin que ton imagination les suive tous et se rapproche des scènes où la mienne t’appeloit sans cesse et s’occupoit toujours de toi. Adieu, mon cher Gustave ; adieu, quand te verrai-je, ami cher ?…



LETTRE XVII

Venise, le…

Nous voilà depuis un mois à Venise, cher Ernest. J’ai été très occupé avec le comte, et c’est ainsi qu’il m’a fallu passer tant de temps sans t’écrire ; et puis, je suis si mécontent de moi-