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Page:Krysinska - Intermèdes, 1903.djvu/115

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SUR L’EAU


Les départs sur l’eau qui semblent flamber,
Vaincue par trop de soleil et blessée
De mille traits d’or ;
Les départs, dans l’arome vigoureux des plantes
Aquatiques — réponses roses, pâles nénuphars —
Sont comme des départs, vierges encor,
Dans la vie parfumée de vierge espoir.

Là-bas, la route est couleur d’azur
Et, plus près des bords, couleur de feuillée.
Les nids impatients crient dans les saulaies.

Chantez, les avirons, votre chanson joyeuse,
La hâte d’atteindre et la splendeur du but.
Chantez, les retombantes gouttelettes,
D’incomparables chansonnettes.

Le bateau vole comme une hirondelle
Vers tout cet azur et tous ces beaux horizons ;
Sa course légère fait incliner et fuir les joncs ;