Aller au contenu

Page:Krysinska - Intermèdes, 1903.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Vous m’entendriez interpréter des vers classiques que vous croiriez entendre de la prose.

Et il en était fier, le traître !

À notre humble avis, les maîtres anciens et les maîtres modernes qui ont écrit selon la tradition ancienne, doivent être récités décorativement en conservant la phonétique qui régit la symétrie de leurs dispositifs — et à Dieu ne plaise, que nous déniassions le droit aux poètes modernes de rester fidèles à cette formule et d’y produire encore des œuvres maîtresses, s’ils ont du talent.

Car n’est-ce pas l’essentiel et peut-on, de bonne foi, déclarer quelque préférence entre une poésie banale dénuée de tout intérêt, versifiée et rimée implacablement et une nullité en vers libres ?

Ces deux échantillons doivent figurer, croyons-nous, à titre égal, dans la vaste catégorie des choses inexistantes, échappant ainsi, d’office, à l’opportunité de toute discussion.

Cette équivalence étant admise, une formule moderne, modifiée selon la phonétique actuelle, n’est-elle point aussi légitime que les diverses modalités précédentes ?

V

Dans son Testament poétique, M. Sully Prudhomme tente une théorie du vers régulier établie sur le dogme du « Moindre effort. »

Nous y voyons surtout une analyse fort intéressante et une explication des origines de la versification.

Le moindre effort mnémotechnique était, évidemment, le