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Page:Krysinska - Intermèdes, 1903.djvu/61

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LA MUSIQUE

C’est une Muse parfois voilée
De chastes voiles d’argent
Dont la frissonnante âme ailée
Comme une rosée dans les cœurs se répand.
 
Quand elle chante inspirée
La face levée vers les cieux
La norme est abolie, le présent effacé,
Les temps ressuscitent prestigieux.

À son ordre se dressent les fantômes pâlis
Des belles danseuses de Pavanes,
Et les Menuets de jadis
Où saluent de gracieuses dames.

Elle est la voix des orgues funéraires
Vantant les Morts héroïsés
Et la Pleureuse baignée de pleurs austères
Par qui notre douleur est apaisée.