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III

HORIZONS



À Alfred Rambaud.


Les âpres mâchoires des rochers
Ont dévoré le déclinant soleil
Et la peau aux lourdes rides —
La rude peau des monstres accroupis —
S’éclabousse du sang rosé
Que répandit le déclinant soleil.

C’est l’Heure épanouie comme une large Fleur
Où le ciel attristé semble prendre en ses bras
Les monts, les arbres et la mer
Pour d’intimes communions
À l’horizon perdu.

L’olivier pleure aux bords des routes ;
Et tout là-bas dans la vallée
Sonnent les gaies couleurs des toitures.

Mais, voici reparaître la montagne — Reine
Qui porte dans les plis de son long manteau
Les forêts, les vignes et les villes —