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l’art de diriger

du génie et en demeure à jamais inséparable. De tels hommes méritent d’être salués à l’égal des maîtres.

Et ç’a été pour Richard Wagner un grand bonheur d’avoir rencontré un tel homme qui, après avoir été un disciple dévoué, et être devenu un ami passionné, est demeuré le plus autorisé et le plus génial propagateur de son oeuvre.

Au nom du respect sacré que nous devons aux créations du génie, Wagner avait protesté et avec raison contre la mutilation et le travestissement de la pensée de Beethoven, de Mozart, de Bach, de Weber par de prétendues traditions, évidemment pures à l’origine, mais altérées à la longue par la mollesse et l’insuffisance des intermédiaires.

C’est la même haute pensée dont M. Hans Richter s’est fait une loi. Grâce à la sûreté de main qui se trouve chez lui mise au service d’une compréhension musicale extraordinairement lucide, il continue pratiquement l’oeuvre qu’avait commencé Wagner en ces pénétrantes analyses du génie de Mozart, de Beethoven, de Gluck, de Weber, etc., disséminées en ses écrits et où se trouvent marqués d’un trait si juste les points lumineux, les saillies caractéristiques des évolutions de l’art.

L’un et l’autre auront ainsi travaillé à l’accomplissement d’une réforme qui était devenue nécessaire et qui aura été une rénovation bienfaisante dans le domaine de

la musique.


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