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l’orchestre

basson, la clarinette et le hautbois se partagent alors la phrase (20e mesure avant la fin de l’allegro) :


\language "italiano"
melody = {
  \override Staff.TimeSignature #'transparent = ##t
  \clef treble
  \key mib \major
  \time 2/4
    << 
      \relative do'' { 
        \voiceOne   
          la4\rest s4 | r4^\markup "Clarin." lab | sol mib' | r^\markup "Hautb." lab( | sol2) |
      }
     \new Voice 
     \relative do'' { 
       \voiceTwo 
           s4 sol4( | mib2)~ | mib | <do' mib,>2~ <do mib,>4 la4\rest |
      }
    >>
}
\score {
  <<
    \new Voice = "mel"
    {  \autoBeamOff \melody }
  >>
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0.0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
    \set fontSize = #-1
  }
}
\header { tagline = ##f}
  etc.

J’ai entendu cette symphonie bien souvent, à Bruxelles, à Paris, en Allemagne. J’avoue ne jamais avoir vu aussi nettement que sous la direction de M. Richter, ce chant qui est l’idée mère de tout le morceau.

Pendant toute la première partie de l’allegro, en effet, Beethoven maintient systématiquement le dessin rythmique en croches de son thème initial (60 mesures) ; puis tout à coup ces pulsations véhémentes s’interrompent et les violons avec les instruments à vent les plus doux exposent une seconde mélodie :


\relative c''{
\override Staff.TimeSignature #'transparent = ##t
\autoBeamOff
\time 2/4 
\key ees \major
  bes4\(_\markup \italic \halign #0 "dolce." ees | d ees | f c\) | c( bes) |
}
  etc.

Par son caractère reposé et tendrement attristé, elle est l’antithèse du premier chant auquel ses intervalles mineurs superposés donnent un accent d’âpreté douloureuse très caractérisé.

Cette antithèse est tout l’allegro de la symphonie. Ces deux chants en sont les éléments essentiels ; Beethoven sans cesse les fait alterner et les oppose l’un à l’autre, en les variant ou en les combinant, il est vrai, avec d’autres idées accessoires, mais en les laissant toujours clairement reconnaissables à travers leurs diverses transformations. Il est donc nécessaire qu’on les perçoive net-