véritable de ce qu’ils ont à jouer. C’est ce qu’avait fait M. Richter et sans même qu’il eût eu besoin de demander aux parties d’accompagnement d’atténuer le son ; il lui avait suffi pour que l’imitation fût clairement perceptible et dominât tout l’orchestre, de faire remarquer aux flûtes, clarinettes et bassons qu’ils avaient là un canon à exécuter en réponse aux violons et qu’ils devaient donner beaucoup de son.
Pour la troisième partie de la symphonie, l’Allegro, M. Richter produisit encore une fois au début un effet saisissant, indiqué d’ailleurs dans la partition, mais qui n’est le plus souvent réalisé que d’une façon approximative. Je veux parler du trait des violoncelles :
où presque toujours nos chefs d’orchestre trouvent
matière à des enjolivements que Beethoven n’a pas
voulus. Cela doit demeurer d’un bout à l’autre sourd et
mystérieux jusqu’aux deux ritardandos des huitième et
dix-huitième mesure :
Ici se produit un arrêt. Faut-il le marquer d’un accent pathétique, comme on le fait généralement avec un crescendo vers le fa des violons, ainsi que je l’indique ci-dessus ? Ou bien doit-on s’abstenir de porter le son davantage ?