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Quelque musicien facétieux se sera un jour, devant Tolstoï, diverti d’une expérimentation de ce genre, que l’on peut renouveler d’ailleurs avec les œuvres de bien d’autres maîtres, et cette plaisanterie aura entraîné la conviction que l’esthéticien russe énonce ici avec le plus grand sérieux. Pareil exemple de simplicité n’est vraiment pas banal.

Quelques pages plus loin, il y a, dans le livre de Tolstoï, un pendant à l’inoubliable page sur la ixe Symphonie : c’est le récit d’une représentation de Siegfried à laquelle notre philosophe assista un jour à Moscou.

On lui avait dit que Wagner ne devait pas uniquement être jugé d’après la lecture des poèmes, de ces poèmes qui avaient cependant arraché à Schopenhauer cette exclamation : Der Kerl ist Dichter (le gaillard est poète) ! Bravement, Tolstoï se laissa entraîner au théâtre, où il ne va que très rarement. Il arriva en retard. La représentation était déjà commencée, mais le prologue (?), lui dit-on, n’avait pas d’importance : et il raconte ainsi ce qu’il vit :

« Sur la scène, au milieu d’un décor qui