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clair, après cela, que Tolstoï est fermé à l’art musical comme un savetier à la philosophie. Mais cela ne l’empêche pas de critiquer l’invention mélodique et harmonique de Wagner ! Lisez plutôt :

« Au point de vue musical, c’est absolument incompréhensible. Parfois des bribes, des espérances de pensées musicales qui ne se réalisent pas, et ces commencements fugitifs sont eux-mêmes tellement obscurcis par des effets de contraste et par le malaise que cause l’invraisemblable de l’action, qu’il est difficile, je ne dis pas d’en être ému, mais simplement de les remarquer. La musique s’écarte de toutes les lois de l’harmonie admises jusqu’ici ; il surgit des modulations tout à fait inattendues et neuves (ce qui est très facile dans une musique désorganisée et déséquilibrée), les dissonances sont également nouvelles, et tout cela intéresse. »

Le plus surprenant, c’est que le présomptueux littérateur à qui nous devons ce fatras se plaigne, à propos de Siegfried, de l’intervention constante et pédantesque de Wagner !