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d’après la formule d’œuvres antérieures, reconnues parfaites. C’est cette esthétique superficielle et à courtes vues qui nous a valu toutes les théories du pseudo-classicisme italo-français dans les lettres, dans la peinture et, plus récemment, dans la musique. Cette conception de l’esthétique devait nécessairement aboutir à faire de l’Art un simple exercice d’imitation, et elle a, en effet, pendant de longues périodes et à plusieurs reprises, exercé une influence néfaste sur les facultés des artistes. C’est d’elle que devait naître fatalement la culture du poncif, la toute-puissance de la formule, la contrefaçon d’art au sens le plus propre du mot.

Aujourd’hui, l’esthétique imite les procédés des autres sciences ; elle est expérimentale, historique, et non dogmatique ; et elle appuie volontiers ses déductions et ses observations sur celles de ces autres sciences. Celles-ci ont pénétré le secret des phénomènes physiques et physiologiques dont le rôle est si grand dans nos sensations esthétiques ; il en est résulté une conception infiniment plus large et