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fait des mandarins, messieurs ! Est-ce que les choses ne vont pas de même en France ? Vos mandarins à vous siègent à l’Académie, ils deviennent journalistes, romanciers, ils publient des articles dans des revues mondaines. C’est la secrète ambition de quiconque prend des grades. Ceux-là seuls qui personnellement n’y ont pas réussi, se résignent à enseigner l’art d’écrire à la jeunesse. »

N’est-ce pas ainsi, en effet, que les choses se passent chez nous la plupart du temps, et ne pourrait-on pas dire que nos académies et nos conservatoires sont généralement des refuges pour invalides et incapables ? Faut-il s’étonner que si rarement leur enseignement enflamme de l’ardeur véritable les jeunes esprits, qu’il aiguise leurs facultés d’observation ? Comment développeraient-ils l’instinct créateur, ceux précisément chez qui cet instinct manque le plus ?

Il y a d’honorables exceptions, je ne l’ignore pas ; nous ne manquons point de grands artistes qui ont été et sont encore de merveilleux « enseigneurs d’art » ; mais