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Page:Kufferath - Tristan et Iseult, 1894.djvu/18

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et torturant les cœurs jusqu’à leur inspirer l’âpre désir de la mort. Le point de vue et totalement différent.

De ce qu’il a été conçu sous l’inspiration de la philosophie pessimiste de Schopenhauer, il ne faudrait pas cependant déduire que la conclusion de Tritan et Iseult est la désespérance finale. Le désir de la mort chez les deux amants de Richard Wagner se résout en une aspiration à une vie supérieure dans un Au-delà sans ombres, dans l’infini insondable et sans limites.

Cette aspiration atténue le caractère sombre de la tragédie et elle lui donne une conclusion de l’idéalité la plus élevée, très éloignée, en somme, de l’anéantissement intégral où tout finit selon la théorie pessimiste.

Cette conclusion apparaîtra clairement à celui qui voudra étudier l’œuvre d’un peu près, en tenant compte et des circonstances qui présidèrent à son éclosion et des tendances philosophiques de son auteur.

Le but de ce livre est de contribuer à cette étude en réunissant les éléments qui peuvent lui servir de base. Il n’est point nécessaire, cela va sans dire, de savoir tout ce que l’auteur a voulu y mettre pour éprouver une forte commotion à la représentation de son