Entre les pastoureaux jolis,
Dors, dors, dors le petit fils :
Mille Anges divins,
Mille Séraphins,
Volent à l’entour
De ce grand Dieu d’amour.
En ce beau jour si solennel,
Dors, dors, dors l’Emmanuel :
Mille Anges divins,
Mille Séraphins,
Volent à l’entour
De ce grand Dieu d’amour.
Entre les larmes sur la Croix,
Dors, dors, dors le Roi des Rois :
Mille Juifs mutins,
Cruels assassins,
Crachent à l’entour
De ce grand Dieu d’amour.
Ce Noël a des qualités bien tranchées. On ne peut l’oublier, l’ayant une fois entendu. Le lecteur n’en sera que plus frappé de l’injustice des sentiments qui se sont perpétués trop longtemps contre une race cruellement persécutée par les chrétiens. On reste quelque peu saisi en rencontrant, sous le couvert de l’amour séraphique, l’explosion, à la fois violente et habilement ménagée, de ce cri de haine.