moitié du XVIIIe siècle qu’il eut ses entrées dans cette dernière. Encore faut-il remarquer que les grands écrivains de cette époque, tant en France qu’en Allemagne, ne l’emploient que rarement et non sans hésitation[1], et que l’Académie française a attendu la 6e édition de son dictionnaire celle de 1835, avant de lui donner droit de cité dans ce répertoire officiel du langage[2].
Les considérations qui précèdent ont, je pense, enlevé son principal support à la définition vulgaire du mot moyen âge.
Dira-t-on que celle-ci ne persiste pas moins, et qu’avec ou sans l’appui de l’étymologie, le moyen âge reste le nom légitime d’une époque intermédiaire ?
Nous répondrons que rien n’est plus faux,
- ↑ « L’homme peut-être qui, dans les temps grossiers qu’on nomme du moyen âge, mérita le plus du genre humain, fut le pape Alexandre III. » Voltaire, Essai sur les mœurs, ch. 27. Wieland dit mittlere Zeiten. Goethe emploie concurremment Mittelalter et mittlere Zeit. V. Grimm. Woerterbuch der deutschen Sprache s. v. Mittelalter.
- ↑ Les cinq premières éditions du dictionnaire de l’Académie française contiennent au mot moyen âge l’article suivant :
« On appelle autheurs du moyen âge, les autheurs qui ont écrit depuis la décadence de l’empire romain jusque vers le dixième siècle ou environ. »
C’est seulement dans la 6e édition (1835) qu’on lit : « Moyen âge, le temps qui s’est écoulé depuis la chute de l’empire romain, en 475, jusqu’à la prise de Constantinople par Mahomet, en 1453. »