Page:L'Écuyer - Florida, publié dans Album des familles, janvier à mars 1882.djvu/35

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— Ce n’est pas probable, ma chère, à moins d’accidents imprévus et de force majeure. Et moi je vais bien prier le bon Dieu, je t’assure, pour que les choses ne changent pas, car je suis sûre que votre union sera dans les vues de la Providence.

— Et si je savais le contraire, Célina, elle ne se ferait pas, je t’assure.

— Et je te crois. Mais à propos de mariage, dis-moi donc où en est ta bonne Mie-Toinette avec son Pierre Valois ?

— Depuis quelque temps Mie-Toinette est bien sombre ; elle a ses chagrins, la pauvre vieille. À Dieu ne plaise que j’aie de mauvais soupçons à l’égard de cet homme, mais, certes, il ne m’inspire pas une confiance illimitée.

— Ni à moi, non plus.

— Le connais-tu ?

— Je l’ai vu et c’est assez. On dit que c’est un étranger qui est parti de son pays forcément. Mais c’est peut-être une calomnie, et je ne devrais pas la répéter. Mais je m’oublie, Maman qui m’a recommandé de ne pas trop m’amuser ; c’est qu’avec toi, ma chère, les heures sont si courtes ! Mais tu te fais paresseuse, tu ne viens plus. Pardon, dit Célina malicieusement : j’oubliais M. Claude…

— Méchante…

— Viens toujours, je te montrerai des jolis petits riens que ma mère a achetés.