Page:L'Écuyer - La fille du brigand, 1914.djvu/126

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N’est-il pas vrai que ce jeune homme est amoureux d’une fille nommée Helmina ?

— La question n’est pas mal indiscrète en effet, dit Émile avec réserve ; néanmoins, je vous dirai qu’il est vrai que M. Stéphane a aimé cette jeune fille jusqu’au moment où il a appris qu’elle était la fille d’un brigand.

— Il le sait ? dit Maurice ; qui le lui a donc appris ?

— Il ne l’aime donc plus à présent ? dit M. des Lauriers.

— Il lui faut l’abandonner nécessairement, quoiqu’il l’ait bien aimée.

— Pauvre jeune homme !… il est temps de le désabuser : allez donc dire à votre ami que la jeune fille qu’il aime est, non la fille de maître Jacques, mais bien la fille d’un des meilleurs amis de son père, M. des Lauriers.

— Vous, monsieur ? mais c’est impossible, dit Émile.

Oui, moi ; et si vous en doutez, dit M. des Lauriers en lui présentant l’extrait de baptême d’Helmina, voici de quoi vous en convaincre.

— Quel heureux hasard ! Le pauvre Stéphane… il va en mourir de joie ; je me hâte de lui annoncer cette nouvelle, dit Émile en ouvrant la porte pour sortir.

— Attendez, monsieur, dit M. des Lauriers en le retenant, ne brusquons pas les choses ; réservez-moi le plaisir de la lui apprendre moi-même. Je vous prie donc de vous trouver demain à deux heures, rue des Jardins, avec M. Stéphane et son père, sans leur dire un mot de ce que vous venez d’entendre. Puis-je compter sur vous ?

— Je vous en donne ma parole la plus sacrée.

— Cela suffit.

Émile sortit.

— Maintenant Maurice, êtes-vous prêt à remplir votre promesse ?

— Je ne l’ai pas oubliée, monsieur, mais je crois qu’il vaut mieux attendre à demain matin. La ca-