Page:L'Épée-Bébian.- Art d'enseigner aux sourds-muets, 1820.djvu/109

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périeures[1], en les pressant fortement, et cette position facilite bien davantage la sortie de la respiration par le nez ; c’est ce que je fais observer au sourd-muet, en prononçant moi-même na, pendant qu’il a ses deux doigts sur mes deux narines, et en lui faisant ensuite prononcer na, né, ni, no, nu.

M. Amman regarde la lettre r comme la plus difficile de toutes, et ne fait point de difficulté de dire : sola littera r potestati meæ non subjacet. Voici de quelle manière je m’y suis toujours pris, lorsque je ne pouvais la faire prononcer à quelques sourds-muets : je mettais de l’eau dans ma bouche, et je faisais tous les mouvemens qui sont nécessaires pour se gargariser ; ensuite je faisais faire la même chose aux sourds-muets, et pour l’ordinaire, ils disaient sur le champ ra, ré, ri, ro, ru. Je conseillerais donc volontiers, qu’en cas de besoin, on fît la même chose ; mais comme il s’en trouve quelques--

  1. La langue étant ainsi placée, le souffle qui reflue par le nez produit l’articulation de n. Dans n, le bout de la langue ne s’élève pas comme dans l.
    Quand la partie moyenne et postérieure de la langue s’attache au palais de manière à resserrer le souffle et à le forcer à passer par les narines, on fait entendre l’articulation gn.