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quinze mille acres environ de terrain boisé qu’ils vendirent 60 cents de l’acre au sénateur Owens.

« Qu’il est beau le geste de M. Bourassa blâmant M. Gouin de vendre les limites, c’est à dire de les engager moyennant $200.00 le mille carré lorsqu’il a lui-même vendu la portion complète et entière d’une partie de son patrimoine environ $17.00 le mille carré.

« Le sénateur Owens fit chantier pendant une quinzaine d’années, y acquit une fortune de deux à trois cent mille piastres et revendit le même terrain environ deux cent mille piastres à une compagnie américaine, la compagnie Fassett.

« Cette compagnie a érigé un superbe moulin qui scie jour et nuit le bois tiré de ce domaine. On calcule qu’il prendra soixante-quinze ans pour couper tout le bois.

« La chose est si payante que, pour pouvoir travailler l’hiver, la compagnie Fasset a installé un système de chauffage, sous l’étang près du moulin, et tient l’eau suffisamment chaude pour que la glace n’y prenne pas, et le moulin marche l’hiver comme l’été.

« Voilà, comment M. Bourassa, par son imprévoyance, a perdu tout cet argent. Voilà comment il nous prouve qu’il tirerait bon parti du domaine de la Couronne et de ses forêts.

« M. Bourassa voulut aussi fonder une ferme modèle à Montebello. Il acheta des animaux de race, des vaches superbes. Il expédiait à Montréal le lait que les vaches donnaient et que ses employés trayaient.

« Ce fut un nouveau trou où une autre partie de la fortune se mit à couler. Alors il échangea sa ferme avec le sénateur Owens pour des lots que celui-ci avait à Montréal. Nous apprendrons peut-être un jour que M. Bourassa spécule à la baisse sur la construction à Montréal.

« M. Bourassa se vante qu’il a couché dans la cabane des colons, dans une colonie qu’il aurait fondée dans le domaine de la Petite Nation. Nous serions curieux d’avoir des détails sur cette colonie. Où est-elle ? Qui sont les colons installés par M. Bourasra ? Dans quelles cabanes a-t-il couché ? Combien d’arbres a-t-il abattus ? Combien d’arpents de terre a-t-il défrichés ? Nous sommes plutôt portés à croire qu’il a marché ou chassé pour son plaisir, parlé pour exprimer et susciter de l’enthousiasme, sans côté pratique et qu’il s’est couché pour se reposer.

« Il veut administrer les finances de la province, lui qui a toujours gaspillé de l’argent gagné par d’autres et n’a jamais fait un sou de sa propre initiative, car s’il lui fallait trouver lui-même les fonds pour se payer son indemnité de député et son salaire de secrétaire de la Sauvegarde, il est à craindre que le pays et la Sauvegarde perdraient de l’argent comme M. Bourassa en a perdu dans ses entreprises privées.

« Il veut administrer le département des terres et forêts, le département de l’agriculture, lui qui a sacrifié son patrimoine boisé pour enrichir les autres, et a fait de l’agriculture à rebours sur sa ferme modèle. Il prêche le patriotisme, la foi, la langue et il installe des Anglais et aussi des Américains, sur le domaine de Papineau. Les Anglais, les protestants sont les bienvenus dans la province de Québec. Mais sus aux langues incendiaires qui crient pour la langue et la foi et, qui, pour quelques piastres, vendent leurs biens aux Anglais et aux protestants.

« Le règne des rêveurs n’est pas long. Ils tomberont sur les ruines qu’ils auront accumulées ».

CANADIEN.

On peut ajouter aujourd’hui que cet Henri Bourassa qui accepta avec tant de désinvolture de l’argent de l’Hon. M. Owens pour sauver sa dime est le même personnage qui les jours de St-Jean-Baptiste exhorte les Canadiens à patroniser, par patriotisme les Banques Canadiennes au lieu des Banques Anglaises.

Tout ce que le « Canada » écrivait alors est encore vrai aujourd’hui.

S’il y avait quelques choses à modifier, ce serait pour faire des additions non moins instructives.

M. Henri Bourassa se plaint amèrement d’être par ses adversaires inclus dans ce que l’on appelle le groupe des


RATÉS, TOQUÉS, NÉVROSÉS ET
ALIÉNÉS


qui composent le prétendu parti nationaliste.

Nous allons voir s’il a le droit de se plaindre et si toute sa vie il n’a pas donné les preuves de l’instabilité la plus maladive et l’agitation la plus malsaine et du névrosisme le plus accentué.

Un fait est bien certain :

Il n’a jamais pu tenir en place.

Il n’a jamais pu suivre une idée.

Il n’a jamais rien mené à bonne fin.

Suivons-le pas à pas.

Retraçons les étapes du chapitre qui précède et nous voyons :

M. Bourassa se fait, comme début de carrière, élire conseiller municipal de Montebello, il occupe cette place quelques mois ;

M. Bourassa, pas satisfait du tracas municipal se fait nommer préfet du Comté de