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Page:L'Art Social, No 3, Septembre 1896.djvu/8

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gique. Il existe plusieurs centaines de sociétés coopératives, de consom¬ mation pour la plupart. Toutes fonctionnent fort bien. Affiliées au Parti Ouvrier, il en est une cinquantaine seulement. Mais beaucoup de coopé- rateurs des autres sociétés sont socialistes. La plus importante société coopérative socialiste est le Vooruit de Gand, puis on peut citer après la Maison du Peuple de Bruxelles. Il existe des boulangeries coopératives à Jolimont, Liège, Verviers, Anvers, Malines, Louvain, Charleroi, etc. On trouve de même d’autres sociétés d’alimentations, des magasins de confec¬ tions, etc , etc. Le succès est complet et chaque année le nombre de ces sociétés croît. Elles sont non un but, mais un moyen de propagande socialiste et d’organisation ouvrière. Les bénéfices qu’elles donnent — j’entends celles affiliées au Parti Ouvrier — sont utilisés pour la propa¬ gande. Ainsi, chaque année, plus de cent mille francs sont consacrés à des subsides aux journaux, bibliothèques, ouvriers en grève, propagande électorale, etc. Les coopérations ont permis la création de Maisons du Peuple et, par suite, la possession de locaux pour réunions, conférences, etc. Il y a quelques coopératives de production (cigares, métallurgie, fabriques de confections). Un notable avantage de ces coopératives, signalé par les socialistes belges, tous grands prôneurs de ce moyen de propa¬ gande, est qu’elles sont un refuge assuré pour les propagandistes chassés de leur emploi par leur patron. Tous les socialistes, à l’exception d’indépendants rares et des commu¬ nistes anarchistes, sont adhérents du Parti Ouvrier Belge (P. 0. B.) Il est composé de fédérations autonomes formées d’unions constituées en un même district. Tous les membres adhèrent au programme et aux statuts du P. O. B. et adoptent sa tactique. Un conseil général, élu par l’annuel Congrès, administre les affaires du Parti et exécute les décisions du Congrès, Le P. 0. B. n’est pas aussi despotique que le sont les Partis Ouvriers français, espagnols, etc. Il a une largeur d’esprit plus grande et une tolérance complète. Le P. O. B. est collectiviste présentement, mais en considérant le com¬ munisme comme l’étape suivante de l’humanité. Il réclame « l’appro¬ priation collective des agents naturels et des instruments de travail ». D’après son programme, « le socialisme doit poursuivre simultanément l’émancipation économique, morale et politique du prolétariat. Néanmoins le point de vue économique doit être dominant. » Le Parti affirme que « dans leur lutte contre la classe capitaliste, les travailleurs doivent com¬ battre par tous les moyens qui sont en leur pouvoir et, notamment, par l’action politique, le développement des associations libres et l’incessante propagation des principes socialistes » La propagande électorale occupe une place prépondérante dans le prosélytisme des socialistes belges, qui sont réformistes plus que révolution¬ naires. Un progrès en appelle un autre, a dit justement M. Louis Bertrand à ce sujet. Il ne semble pas cependant que le P. O. B. voit dans le Parle¬ mentarisme la panacée universelle. Il use de ce moyen mais n’exclut pas les autres. Il fait une propagande très active par meetings dans la rue, conférences, brochures. Il publie quatre journaux socialistes quotidiens : le Peuple (Bruxelles), l'Echo du peuple (2 centimes, Bruxelles), le Vooruit, le Werker. Le Laboureur, le Land bouuir spécialement dé¬ voués à la propagande dans les campagnes, sont hebdomadaires de même