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Page:L'Art littéraire - année 1894.djvu/42

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voulut vivre sa théorie. Au lieu du Monstre inconcevable, fut palpable et audible la chute non fendue d’un des grelots de son joyeux bonnet. Et pourtant il fut grand. — Quoiqu’il fût contraire à l’Être. — Car l’Être est meilleur que le Vivre. Mais — casuistique licite — pour en paix avec ma conscience glorifier le Vivre je veux que l’Être disparaisse, se résolvant en son contraire. Jour et nuit successifs s’évitant avec adresse, demi-tons, coïncidants je les abomine ; et je révère l’ascension miroitante d’un des deux seul.


Mes engins ne sont pas construits ; mais avant que l’Être disparaisse j’en veux noter les symboles — et non cymbales, malgré la rime future, comme a failli l’écrire (et avec raison, vous le saurez) ma plume fourchante — que pour les petits enfants — il fut bon père et bon époux — l’on gravera sur sa pierre tombale.

Symboles de l’Être : deux Yeux Nyctalopes, cymbales en effet appariées, de chrome circulaire, car identique à soi-même ; —

Un Cercle sans circonférence, car inétendu ; —

L’Impuissance des pleurs d’un cœur, car éternel.


Tout meurtre est beau : détruisons donc l’Être. — Par la stérilité. Tout organe au repos s’atrophie. L’Être est Génie : s’il n’éjacule point, il meurt. Mais les Œuvres exsautent les barrières, quoique je dédaigne de leur tendre à leur chute grâce à ma voix l’anxiété des tympans d’autrui. — Par le stupre ;