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Page:L'Art pendant la guerre 1914-1918.djvu/207

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pays aussi divers que la Suisse : toutefois, leur attitude mérite d’être notée.

Tout autre est celle des États-Unis, le plus puissant des neutres, et beaucoup plus marquée. Ses artistes ont, presque tous, pris le parti des Alliés[1], et avec une fougue et une verdeur d’expression, qui témoignent assez de leur foi ardente. Ils montrent volontiers les ombres de Washington et de Franklin, sommant l’Amérique de sortir de sa neutralité en faveur de la France. Que ce soit aussi en faveur du pays qu’ils ont combattu autrefois, voilà qui ne les trouble pas le moins du monde ! Ce n’est pas un Américain, que l’historien teuton embarrassera d’objections historiques, — ou préhistoriques ! Le Life a trouvé une très ingénieuse image pour s’en débarrasser : c’est une chambre d’enfants, jonchée de jouets de construction et de guerre. Un grand lion mécanique se soulève sur ses roulettes et va tomber sur un petit Américain, costumé en général de 1781, qui se défend, comme il peut, avec son sabre de bois. Heureusement, un autre petit garçon, costumé comme était La Fayette à la même époque, se pend à la queue du lion et l’empêche d’avancer, et l’artiste intitule cette scène d’enfants : Our nursery days.

Le même journal satirique a pris parti plus

  1. Ceci a été écrit et a paru dans la Revue des Deux Mondes, en mai 1916, à une époque où une partie importante de l’opinion française taxait les États-Unis de germanophilie.