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Page:L'Art pendant la guerre 1914-1918.djvu/91

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et ces feuillages du premier plan ; frappez dans vos mains et faites envoler tous ces oiseaux ; chassez tous ces gens et toutes ces bêtes qui n’ont rien à faire ici ; mettez de l’ordre dans ces moutons ; rendez aux trésors des églises les dalmatiques dont les anges se sont indûment affublés et enseignez-leur plus de simplicité dans leurs parures aviatrices ; réduisez, en un mot, les acteurs aux rôles prévus par les livres saints en leur défendant de chercher des « effets » à contresens, et le décor aux indications du metteur en scène, — et vous n’aurez touché, en quoi que ce soit, aux instructions de la Bible des pauvres ou du Speculum humanae salvationis, — vous les aurez mieux suivies, au contraire, — et tout le charme de ceci aura disparu. Il tient donc à tout autre chose, et cette autre chose peut se résumer en un seul mot : la disparité.

D’abord, disparité dans les styles. Chaque tableau offre le plus bel exemple de la « confusion des genres, » ou, si l’on veut, de la réunion des genres. Aujourd’hui, on distingue ceux-ci très nettement, et, dans les comptes rendus, on voit les tableaux des Salons répartis en « peinture d’histoire, tableaux de genre, paysages, art décoratif, art religieux, scènes humoristiques, portraits, natures mortes. » Sous quelle rubrique, un salonnier rendrait-il compte de ces quatorze scènes de la Vie et Mort de la Vierge ? Sous celle de la « Peinture religieuse », c’est entendu, à cause de son sujet