Page:L'Humanité nouvelle, année 4, tome 2, volume 7.djvu/202

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

marion, éditeur) en français, celle de Mme Maude en anglais, celles de Wadim Tronin et Ellse Frapan (F. Fontane et Cie, Berlin) et de Wladimir Czumikov (Eugen Diedrichs, Leipzig) en allemand. Il y a des traductions scandinaves et slaves, mais je ne les connais pas. On pourrait y trouver des données pour se faire une idée de ces peuples respectifs.

Le comte Tolstoï a le droit de se plaindre de la réception faite presque partout à son dernier roman, mais les acheteurs de livres ont aussi leurs griefs à faire valoir. L’acheteur d’un roman qui porte le nom de Tolstoï est dans son droit en exigeant qu’on lui livre bien l’œuvre de Tolstoï. C’est un dol pur et simple de lui livrer un ouvrage écourté et modifié sans autorisation et sans aucune indication de son vrai caractère. Cependant, même dans les méfaits des éditeurs et traducteurs, nous avons trouvé une pierre de touche qui nous a révélé l’esprit des nations : le pharisaïsme anglo-saxon, l’autoritarisme allemand, le militarisme français. En tout cas, il faut convenir qu’il n’y a pas seulement un jeu de mots dans le proverbe italien : Traduttore, traditore. Il existe encore des traducteurs qui sont traîtres vis-à-vis de leurs auteurs, de leurs lecteurs et de la vérité.


Ernest Crosby.
New-York.