Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/115

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aînée de l’Église, en pleine renaissance cléricale, prête à défendre le pouvoir temporel du pape.

— Bellicoles : les marchands de deuil, les teinturiers, les passementiers.

— On dit à un gosse que son père reviendra quand la guerre finira. Le père est tué. On dit à l’enfant qu’il ne reviendra pas. Lui : « Alors, la guerre ne finira jamais ? »

— La guerre aura démasqué les abîmes de la sottise humaine. Quand un taube domine une ville, tout le monde sort. Le bétail lève le front vers le maillet. Et on héroïse cette moutonnerie. Au moins, le soldat a son arme, son abri.

L’Écho des Tranchées, dirigé par Reboux, publie un article de Poincaré. Le Matin dit que c’est un pastiche. Les autres journaux le reproduisent comme authentique. C’est si poncif qu’on ne sait pas…

— L’acteur D… a un ami châtelain qui hébergea huit jours les Allemands. Correction parfaite. Depuis, vingt aviateurs français exigent de leur hôte du champagne, sous peine de réquisition. Il regrette les Allemands.

Près de la propriété de D… lui-même, il y avait un centre d’aviation que dominaient, en septembre 1914, des avions allemands, aux mêmes heures chaque jour. D… demande pourquoi on ne les chassait pas. Réponse des aviateurs : nous ne devons voler que tous les deux jours.

— Le socialiste Albert Thomas est nommé sous-secrétaire à la Guerre, chargé des munitions.

— Un des deux chauffeurs qui nous conduisent dans nos missions est fort riche. Il a fait un testament en faveur de sa maîtresse. On le dénonce comme embusqué. Il achète la lettre. Elle est de sa maîtresse.