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Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/122

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est outrée de l’absence de Poincaré. Elle exprime son mécontentement à l’officier qui le représente.

— Le 9. On parle d’un « élargissement » du gouvernement. On cite comme présidents du Conseil à venir Ribot, Briand, Doumer.

On se raconte une séance de la Commission sénatoriale de l’année, où Humbert saute à la gorge de Millerand et lui crie : « Vous êtes un misérable. » Puis il se tourne vers Viviani : « Vous, vous n’êtes rien du tout. » Viviani s’évanouit. Ces faits sont niés par les ministres en place.

— Y a-t-il des forces secrètes qui poussent les peuples vers la guerre ? Voici la Grèce qui a fait deux guerres en deux ans. Elle s’est agrandie. Elle voit à ses portes les Dardanelles qui traînent depuis quatre mois, la Russie battue en Galicie. Elle va aux élections. Et c’est le parti de la guerre qui l’emporte dans la proportion de 2 contre 1. À quoi on répond gravement : « C’est le sentiment national. »

— Le 17. Visite avec Brieux aux ateliers Voisin. Nombre de petits patrons qui ont fermé boutique sont devenus des ouvriers. Ils travaillent avec amour. On voit littéralement les appareils éclore et s’envoler à raison de quatre par jour. Pourquoi faut-il que toute cette belle activité ne soit née que de la guerre ?

— Le 17. Le ministre du Commerce fait signer à Poincaré le moratorium des loyers. Long entretien. Le ministre insiste sur la nécessité de donner des permissions aux soldats et d’imposer de courts séjours aux tranchées, entre les repos. Il propose au Président d’agir d’autorité sur le ministre de la Guerre afin d’obtenir satisfaction sur ces deux points.

— Le 18. Départ en mission avec Pasquet pour la zone de l’Oise…