Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/137

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titre qu’un bois, qu’une position fortifiée quelconque. Il y a des canons dans les jardins. Les caves sont autant d’abris… »

— Le 20 juillet. Au Conseil, on parle de disgracier Sarrail, comme responsable de l’échec en Argonne. Quelqu’un dit le fâcheux effet que produirait une nouvelle exécution d’un général républicain. « Il n’y a pas de généraux républicains, dit sèchement Poincaré. Il y a des généraux. » On réplique à Poincaré qu’il y a des officiers anti-républicains, en tout cas. Un ministre sort l’exemple de ce jeune officier qui, le 14 juillet, à l’ambulance de Paris-Plage, but à Philippe VII roi de France, et emmerda la République.

— Clemenceau, dont les articles sont stérilement et continûment pessimistes, est surnommé « le pire éternel ».

— Tristan voit un commandant qui fut à Perthes et qui, une fois de plus, incrimine l’État-Major, l’automaticité rigide des ordres, imposant de loin une attaque qu’on jugerait sur place stérile et mortelle. Ce commandant perdit 400 hommes de son bataillon. Le lendemain, il tenta vainement, pour obéir, de le faire sortir des tranchées. Seuls, les gradés, une trentaine, sortirent. Tous furent tués.

— Le 22. Grève des charbonniers de Cardiff. Elle a peu duré, grâce à l’intervention pathétique de Lloyd George. En se prolongeant, elle eût perdu les Alliés : plus de charbon, plus d’usines, plus de munitions. Ainsi passa(t-on près d’une cause d’arrêt sans le savoir. Il y en a peut-être d’autres, aussi insoupçonnées, des deux côtés de la barricade.

— Double enquête sur Sarrail. 1o Échec en Argonne. 2o Esprit sectaire dont il a fait preuve en ne promouvant que des officiers d’une seule opi-