Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/156

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librement. Il explique l’attrait pour les Bulgares de Kavalla, actuellement à la Grèce, et qui rapporte 200 millions par an comme entrepôt de tabac turc.

Ce qui le frappe chez les Bulgares, c’est l’argent jeté en déluge par les Allemands. Le roi Ferdinand veut Constantinople. Or, l’Angleterre a promis Constantinople à la Russie, par-dessus la tête de la France. « Cela doit être à vous », a dit le roi d’Angleterre à l’ambassadeur de Russie (1913-1914).

De la Russie, il représente le couple impérial comme des bourgeois spleenétiques. Ils ont un vif espoir en Dieu. Cruppi dit au tzar que lui seul peut agir sur Ferdinand de Bulgarie. À quoi le tzar : « Je lui ai payé trois fois ses dettes. Que voulez-vous que je fasse de plus ? »

Partout, Cruppi déplore que nous ne soyons presque pas représentés.

— Les patriotes admettent le fait que les avions allemands jettent sur nos villes des dragées empoisonnées.

— Le 22. La canonnade intense dans le Nord, un coup de téléphone triomphant de Joffre à Grazziani, font croire que l’offensive est commencée.

— Le 23. Étienne et Cruppi déjeunent avec Joffre. Ils confirment que l’offensive a débuté depuis deux jours. Joffre leur paraît en forme, œil direct et teint clair. Il a parcouru le front, vu les chefs de corps d’armée. Il en rapporte une impression de confiance unanime (je ne vois pas le général osant manquer de la défiance). Abondance de munitions, troupes qu’on est obligé de retenir. Joffre déclare que « s’il ne réussit pas cette fois-ci, il n’y comprendra rien ».

— Feuilleton : L’Araignée du Kaiser.

— Le 24. On expliqua l’échec des précédentes