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Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/20

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tez-les dehors » de Jeanne d’Arc. Seulement, elle parlait des Anglais. C’est charmant pour nos Alliés.

— On soupçonne les civils qui se disent malades de feindre pour se dérober aux charges militaires. Leur mort seule prouve leur sincérité.

— Crozier, ancien ambassadeur de France à Vienne, dit des Balkaniques que c’est une race admirable pour la guerre : aussi prête à la mort qu’à l’assassinat.

— Un médecin me dit qu’il ne peut pas concevoir qu’on abîme ingénieusement le corps humain et qu’on leur demande de le raccommoder ingénieusement. Il soignait des blessés allemands. C’était bien les mêmes qu’on démolissait et qu’on réparait.

— L’ambassadeur d’Amérique était au restaurant. À une table voisine, un monsieur de ses amis, qui ne se croyait pas entendu, déplore que l’ambassadeur n’eût pas été tué par une bombe de Taube, car l’Amérique eût été entraînée dans le conflit. L’ambassadeur lui fit passer un petit papier où il constatait que le patriotisme de cet ami dépassait vraiment trop son affection.

— On ne peut même pas maudire (dire du mal de) la guerre. C’est devenu une divinité.