Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/205

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ouverte qui fit connaître cette scène, lettre qu’on crut tendancieuse, fut écrite par un officier de réserve de l’armée de Franchet d’Espérey. On l’identifia et il fut frappé.

Parmi les agitateurs pacifistes, Richard cite les révolutionnaires russes de Paris. Il dit qu’il y a beaucoup de tracts, mais qu’il y a peu de tentatives de réunions publiques. Le groupement syndicaliste s’agite sous la direction de Merrheim.

— Le 26. Painlevé m’explique comment il défendit Sarrail et l’un de ses généraux, Leblois, au Conseil de Défense. Cela dura deux séances, de 9 heures du matin à 6 heures du soir.

On voulut mettre, au-dessus de Sarrail, Lyautey ou Franchet d’Espérey. On voulut lui refuser une promotion dans la Légion d’honneur. Painlevé tint bon. Poincaré avait l’air empoisonné. Enfin Painlevé l’emporta. Joffre et Castelnau ne rentrèrent pas ce soir-là à Chantilly. Craignaient-ils le blâme de leur entourage ? Painlevé les entendit, quand ils montaient en auto, s’adjuger ce testimonial : « Enfin, nous avons lutté jusqu’au bout. »

— Richard signalait l’existence de ce carnet bleu, contenant 3.600 noms de suspects à arrêter à la mobilisation. Il fut de ceux qui proposèrent de n’arrêter personne.

— Le 26. Deux faits sur l’omnipotence du G.Q.G. Poincaré voulut aller voir certains généraux avant l’offensive de septembre. Le G.Q.G. l’en détourna. Pour passer outre, il eût fallu qu’il fût couvert par le ministre de la Guerre. Mais Millerand se déroba.

Poincaré, à une autre occasion, va voir Sarrail. Celui-ci lui montra un ordre, apporté une heure avant par un capitaine du G.Q.G. « Défense au général Sarrail de parler de questions stratégiques