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Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/252

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— Au Sénat, à la Commission de l’Armée, Briand dit à Clemenceau qu’il a créé des difficultés diplomatiques au front. Clemenceau, chez les Anglais, a reproché à leur général en chef de n’avoir pas fait d’offensive malgré les ordres de Joffre. D’où plainte de ce général à son gouvernement, car il n’a pas à obéir à Joffre.

— Une femme a eu un enfant d’un soldat anglais. Et elle sanglote : « Ce pauvre petit… quand on pense que je ne comprendrai pas ce qu’il me dira. »

— Ingénu, un ministre dit : « Heureusement, nos ennemis sont divisés. » Il s’agit des ennemis du ministère.

— Le 23. Raffin-Dugens lut à la Chambre un commentaire de cette question : « Combien d’hommes et d’argent coûtera à la France la paix décrite par M. Poincaré à Nancy. » Cette lecture n’a pas provoqué d’incidents.

— Le même, le 26, déclare à la tribune « que les nations se sont ruées les unes sur les autres ». Tumulte ; le président, la majorité protestent, debout. On en est encore à la doctrine de l’agression pure.

Cependant la demande de comité secret, les bruits de crise ministérielle, sont des signes de mécontentement.

— De Victor Margueritte : le Comité des Forges a fait une démarche au Sénat afin qu’en cas de reprise de l’Alsace-Lorraine, les produits métallurgiques de ce pays soient dirigés vers l’Allemagne, afin de ne pas nuire à l’industrie française.

— On parle toujours d’un ministère Clemenceau et on lui donne comme adjoints successivement Barthou, Doumer, Briand même. Celui-ci se retournerait alors contre Poincaré. On parle aussi d’un ministère Dou-