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Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/276

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— Le 18. Sur les délégués parlementaires aux armées (défense de dire : les commissaires), Briand résiste. Il montre à la Chambre les dangers de l’institution. Il se fait l’avocat du haut commandement.

— Notons l’obéissance passive d’une foule qu’on disait frondeuse. Fermeture des cafés, censure, on obtient tout sans déploiement de forces ni rudes pénalités.

— La Vie Féminine reproduit un conte intitulé La plus fière. C’est une mère. Le hasard fait que son fils soldat se bat dans le village où elle est restée. Il est tué d’une balle au front sous les yeux de sa maman. Et elle est « la plus fière », parce qu’elle est la seule qui ait vu son fils tomber glorieusement…

— Devant nombre d’édifices à usage d’État-Major, il est interdit aux passants de circuler sur le trottoir et aux cavaliers de trotter sur la chaussée.

— Le jour où le pétrole manque au village, une femme s’aperçoit : « C’est tout de même quelque chose, la guerre. »

— Le professeur L…, grand patriote, s’émeut aussi le jour où le gaz lui manque pour son bain.

— On n’a pas encore osé toucher à l’argent bourgeois. On hésite à frapper d’une taxe de 5 0/0 les notes de restaurant au-dessus de 5 francs. C’est une chose horrible : il y a des milieux où les familles souffrent moins de donner leurs enfants que leur argent.

— Lettre d’un médecin, le plus paisible des hommes, qui soigne des blessés allemands dans la Somme : « Ce n’est pas agréable de soigner ces sales moineaux, mais ça fait plaisir de voir qu’il y en a beaucoup de blessés. »

— Le Sénat vote à mains dressées la préparation militaire obligatoire à 16 ans, non point durant la