Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/35

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livre, la politique l’attestent. Oui, nous avons reçu un coup de tonnerre. Mais nous avions dressé la pointe en l’air.

— Quand on descend en soi-même, on trouve une amère ironie dans ces mots accolés : les lois de la guerre.

— Et cette prétention de tracer les frontières de l’horreur, de décréter que le sous-marin est légal, que la mine flottante ne l’est pas… C’est toujours des façons de tuer.

— Une circulaire donne à l’autorité militaire le contrôle sur les cérémonies cultuelles dans les hôpitaux. L’élément civil proteste contre cette légalisation des Cultes, en régime de séparation. Briand, intérimaire à la Guerre, soumet le cas à Millerand, qui est à Dunkerque, par téléphone. Puis, prudent, il passe l’appareil à Viviani.

— Une jeune femme a établi un ouvroir de réfugiées à Lourdes. La ville est fort religieuse. Il paraît que là-bas il y a des neuvaines où on adjure Dieu « pour avoir un gouvernement chrétien. » Et dans ce milieu de vieilles bigotes, on ajoute : « Dix guerres pareilles, la moitié de la France aux Allemands, pour avoir un gouvernement chrétien. » Il est souvent question dans leurs propos de « la France châtiée ». C’est une idée catholique que la France est punie de son régime par la guerre.

— Un de nos ministres va volontiers chez les antiquaires. Il ne veut pas y être reconnu. Un quidam le surprend, le reconnaît, le salue, commence : « Monsieur le… » L’autre coupe et, pour donner le change, se fait passer pour un photographe de carrière. Il fait même l’article à la brocanteuse, qui se défend : « Oh ! j’ai passé l’âge de me faire photographier. »

— L’indemnité de 1,25 par femme et 0,50 par