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L'HOMME, CET INCONNU

l'arrière-gorge. Les streptocoques et les bacilles de la diphtérie, sur les amygdales. Les bacilles de la fièvre typhoïde et de la dysenterie se multiplient facilement dans l'intestin. De la bonne qualité des membranes respiratoires et digestives dépendent en grande partie la résistance de l'organisme aux maladies infectieuses, sa force, son équilibre, son affectivité, et même son attitude intellectuelle.

Notre corps constitue donc un monde fermé, limité d’une part par la peau, et d'autre part, par les muqueuses des appareils digestif et respiratoire. Quand cette surface est détruite en quelqu'un de ses points, l'existence de l'individu est menacée. Une brûlure même superficielle, si elle s'étend à une grande partie de la peau, amène la mort. Cette enveloppe, qui isole de façon si parfaite notre milieu intérieur du milieu cosmique, permet cependant les communications physiques et chimiques les plus étendues entre ces deux mondes. Elle réalise le prodige d’être une frontière simultanément fermée et ouverte. Car elle n'existe pas pour les agents psychologiques. Et nous pouvons être blessés, et même tués, par des ennemis qui, ignorant totalement nos limites anatomiques, envahissent notre conscience, comme des avions bombardent une ville sans se soucier des fortifications qui la défendent.