Page:L'homme, cet inconnu.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
97
LE CORPS ET LES ACTIVITÉS PHYSIOLOGIQUES

déchets que nos tissus peuvent vivre dans sept ou huit litres de liquide, au lieu de deux cent mille.

La rapidité de la circulation est assez grande pour que la composition du sang ne soit pas modifiée par les produits de la nutrition. Ce n’est qu'après un exercice violent que l'acidité du plasma augmente. Chaque organe règle, par les nerfs dilateurs et constricteurs de ses vaisseaux, le volume et la rapidité du sang circulant. Quand la circulation se ralentit, où s'arrête, le milieu intérieur devient acide. Suivant la nature de leurs cellules, les organes résistent plus ou moins à cette intoxication. On peut enlever le rein d’un chien, le laisser sur une table pendant une heure, et le replanter ensuite sur l'animal. Ce rein supporte sans inconvénient la privation temporaire du sang et fonctionne indéfiniment de façon normale. De même, l'interruption de la circulation dans un membre pendant trois ou quatre heures n’a aucune suite fâcheuse, Mais le cerveau est beaucoup plus sensible au manque d'oxygène. Lorsque l'anémie y est complète pendant vingt minutes environ, la mort se produit de façon fatale. Un arrêt de la circulation pendant dix minutes suffit à produire : des désordres très graves, irréparables. Il est impossible de ressusciter un individu dont le cerveau a été complètement dépourvu d'oxygène pendant cet espace de temps. Pour que nos organes fonctionnent de façon normale, il est indispensable aussi que le sang s'y trouve sous une certaine pression. Notre conduite et la qualité de nos pensées dépendent de la valeur de la tension artérielle. C’est par les conditions physiques aussi bien que chimiques du milieu intérieur que le cœur et les vaisseaux sanguins influencent les activités humaines.

Le sang garde la constance de sa composition,

7