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XII

COMPLEXITÉ ET SIMPLICITÉ DU CORPS. — LES LIMITES ANATOMIQUES ET LES LIMITES PHYSIOLOGIQUES DES ORGANES. — HOMOGÉNÉITÉ PHYSIOLOGIQUE ET HÉTÉROGÉNÉITÉ ANATOMIQUE.

Le corps nous apparaît donc comme une chose extrêmement complexe, une gigantesque association de diverses races cellulaires dont, chacune se compose de milliards d'individus. Ces individus vivent immergés dans des humeurs faites de substances chimiques qu’ils manufacturent eux-mêmes, et de celles qui leur viennent des aliments. D’un bout à l'autre du corps, ils se communiquent les produits de leurs sécrétions. En outre, ils sont unis entre eux par le système nerveux. Nos méthodes d’analyse nous mettent en présence d’une prodigieuse complexité. Et cependant, ces foules immenses se comportent comme un être essentiellement un. Nos actes sont simples. Par exemple, estimer de façon exacte un poids minime, choisir sans les compter et sans se tromper un nombre donné de petits objets. Cependant, ces gestes apparaissent à notre intelligence comme composés d’une multitude d'éléments. Ils demandent le travail harmonique du sens musculaire, des muscles de la peau, de la rétine, de l’œil d'innombrables cellules musculaires et nerveuses. La simplicité est probablement réelle, La complexité, artificielle. Rien n’est plus simple, plus homogène

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