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L'HOMME, CET INCONNU

agir, à penser, à aimer, à lutter, à conquérir. Son action sur le monde extérieur est aussi essentiellement simple que le bond de la bête féroce quand elle se jette sur sa proie. Pas plus que l'animal, il ne perçoit sa complexité structurale,

Le corps bien portant vit silencieusement. Nous ne l'entendons pas, nous ne le sentons pas fonctionner. Les rythmes de notre existence se traduisent par les impressions cenesthésiques, qui, comme le bruissement doux d’un moteur à seize cylindres, occupent le fond de notre conscience quand nous sommes dans le silence et le recueillement. L’harmonie des fonctions organiques donne Je sentiment de la paix. Quand la présence d’un organe atteint le seuil de la conscience, cet organe commence à mal fonctionner. La douleur est un signal d’alarme. Beaucoup de gens, sans être malades, ne sont pas cependant en bonne santé. La qualité de certains de leurs tissus est mauvaise. Les sécrétions de telle glande ou de telle muqueuse sont trop ou trop peu abondantes. L’excitabilité de leur système nerveux est exagérée. La corrélation de leurs fonctions organiques dans l’espace ou dans le temps se fait mal. La résistance de leurs tissus aux infections n’est pas suffisante. Ces états d’infériorité corporelle pèsent lourdement sur leur destinée, et les rendent malheureux. Celui qui découvrira les moyens de produire le développement harmonieux des tissus et des organes sera l'instaurateur d'un grand progrès. Car, plus que Pasteur lui-même ne l'a fait, il augmentera chez les hommes l'aptitude au bonheur.

Il y a beaucoup de causes à l’affaiblissement du corps. On sait qu’une alimentation trop pauvre ou trop riche, l'alcoolisme, la syphilis, les unions consanguines, et aussi la prospérité et les loisirs dimi-