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Page:L'homme, cet inconnu.djvu/240

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L'HOMME, CET INCONNU

livrent les animaux. Si, sans changer l'habitat, on supprime certains éléments de l'alimentation, la longévité également diminue. Au contraire, elle augmente de façon marquée, quand au lieu de modifier l'habitat, la qualité et la quantité de la nourriture, on soumet, pendant plusieurs générations, les animaux à deux jours de jeûne par semaine. Il devient évident que ces simples changements sont susceptibles de modifier la durée de la vie. Nous devons donc conclure que la longévité des êtres humains pourrait être augmentée par l'emploi de procédés analogues.

Il ne faut pas céder à la tentation de nous servir aveuglément dans ce but des moyens que l'hygiène moderne met à notre disposition. La longévité n’est désirable que si elle prolonge la jeunesse, et non pas la vieillesse. Mais, en fait, la durée de la vieillesse s’accroît davantage que celle de la jeunesse. Pendant la période où l'individu devient incapable de subvenir à ses besoins, il est une charge pour les autres. Si tout le monde vivait jusqu’à quatre-vingt-dix ans, le poids de cette foule de vieillards serait intolérable pour le reste de la population. Avant de rendre plus longue la vie des hommes, il faut trouver le moyen de conserver jusqu’à la fin leurs activités organiques et mentales. Avant tout, nous ne devons pas augmenter le nombre des malades, des paralytiques, des faibles, des déments. Et même, si on pouvait prolonger la santé jusqu'à la veille de la mort, il ne serait pas sage de donner à tous une grande longévité. Nous savons déjà quels sont les inconvénients de l'accroissement du nombre des individus, quand aucune attention n’est donnée à leur qualité. Pourquoi augmenter la durée de la vie de gens qui sont malheureux, égoïstes, stupides, et inutiles? C’est la