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LES FONCTIONS ADAPTIVES

nération. Tout tissu est capable, à un moment quel- conque de l'imprévisible futur, de répondre, comme il convient dans l'intérêt du corps, à des conditions physico-chimiques nouvelles de son milieu.

Le caractère adaptif de la cicatrisation s’observe clairement dans les plaies superficielles. Ces plaies sont exactement mesurables. Elles se réparent à une vitesse caloulable par les formules de du Noüy. Elles nous permettent ainsi d'analyser la marche de leur cicatrisation. On remarque d’abord qu’une plaie ne se cicatrise que si sa cicatrisation est utile. Quand on protège complètement contre les microbes, l'air, et toute cause d’iritation, les tissus laissés à découvert par l’ablation de la peau, la réparation ne se fait pas. Elle est inutile. La plaie demeure donc dans son état, initial. Elle y reste aussi longtemps que les tissus sont aussi parfaitement à l'abri des incursions du monde extérieur qu’ils le seraient par la peau régé- nérée. Dès qu’on permet l'irritation de sa surface par un peu de sang, quelques microbes, ou de la gaze ordinaire, la cicatrisation se déclenche, et se poursuit irrésistiblement jusqu’à la guérison.

On sait que la peau se compose de couches super- posées de cellules aplaties, les cellules épithéliales. Ces cellules sont appliquées sur le derme, c’est-à-dire sur du tissu conjonctif mou, élastique, et parcouru par de petits vaisseaux sanguins. Au fond d’une plaie cutanée, on aperçoit la surface des muscles. Après trois ou quatre jours, cette surface engendre un tissu lisse et rouge. Puis, brusquement, elle se met à di- minuer avec une grande rapidité. Ce phénomène est dû à une sorte de contraction du tissu nouveau qui garnit le fond de la plaie. En même temps, les cel- lules de la peau commencent à glisser sur la surface rouge sous l'apparence d’un liséré blanc. Elles finissent

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