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LES FONCTIONS ADAPTIVES

opératoires. On comprit peu à peu que les substances chimiques sont dangereuses pour les tissus, que ceux-ci ne doivent pas être écrasés par des pinces, comprimés par des appareils, tiraillés par les doigts d’un opérateur brutal. Halsted et les chirurgiens de son école ont montré combien il faut manier les plaies avec délicatesse si on désire laisser intact leur pouvoir de réparation. Le résultat d’une opération dépend à la fois de l'état de la plaie et de celui du malade. Les techniques modernes prennent en considération tous les facteurs qui agissent sur les activités physiologiques et mentales. Elles pro- tègent le patient contre la crainte, le froid, les dangers de l’anesthésie, autant que contre l'infection, le choc nerveux et les hémorragies. Et si par hasard l'infection se produit, elles sont de plus en plus capables de la combattre. Un jour, peut-être, quand nous connaîtrons mieux lour nature, deviendra-t-il possible d’augmenter la rapidité des processus naturels de la guérison. Le taux de la réparation des tissus est commandé, comme nous le savons, par certaines qualités des humeurs, en particulier par leur jeunesse. Si on pouvait donner temporairement ces qualités aux tissus et au sang des malades, la guérison des opérations chirurgicales serait beaucoup plus facile. Sans doute on utilisera aussi les substances chimiques qui ont le pouvoir d'accélérer la multiplication cellulaire. Chaque progrès dans la connaissance des phénomènes de la réparation des tissus déterminera un progrès correspondant de la chirurgie. Mais, dans les hôpitaux les plus perfectionnés comme dans le désert ou les forêts vierges, la guérison des blessures dépend, avant tout, des fonctions adaptives.