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L'HOMME, CET INCONNU

internes et du système nerveux. Peut-être une trop riche lumière amène-t-elle à la longue une diminu- tion de la sensibilité et de l'intelligence. Nous ne devons pas oublier que les races les plus hautement civilisées, les Scandinaves par exemple, ont la peau blanche, et vivent, depuis beaucoup de générations, dans un pays de faible luminosité. En France, les populations du Nord sont bien supérieures à celles des bords de la Méditerranée. Les races inférieures habitent généralement les régions où la lumière est violente et la température moyenne élevée. On dirait que l'accoutumance des hommes blancs à la lumière et à la chaleur se fait aux dépens de leur développe ment nerveux et mental.

Le système nerveux central reçoit du monde cos- mique, outre les rayons lumineux, les excitations les plus variées. Elles sont tantôt fortes, tantôt faibles. Nous sommes dans la position d’une plaque photo- graphique qui devrait enregistrer de façon égale des intensités lumineuses très différentes. Dans ce cas, on réglerait l'effet de la lumière sur la plaque par un diaphragme et un temps de pose convenables. L'orga- nisme emploie une autre méthode. Il s'adapte à l'in- tensité variable des excitations en diminuant ou en augmentant sa réceptivité. La rétine exposée à une lumière intense prend, comme on le sait, une grande partie de sa sensibilité. De même, la muqueuse olfac- tive, au bout de peu de temps, ne perçoit plus une mauvaise odeur. Un bruit intense, s'il est continu, où se reproduit à un rythme uniforme, ne nous incommode pas. Le mugissement de la mer sur les rochers, ou le roulement d’un train ne gêne pas le sommeil. Seules les variations dans l'intensité des excitations sont pergues. Weber croyait que, si le stimulus augmente en progression géométrique, la