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Page:L'homme, cet inconnu.djvu/296

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L'HOMME, CET INCONNU

cun capable de se protéger lui-même en augmentant artificiellement l'efficacité des fonctions adaptives. En résumé, nous avons considéré l'adaptation comme l'expression de propriétés fondamentales des tissus, comme un aspect de la nutrition. Les processus physiologiques se modifient d’autant de façons différentes que de situations nouvelles et imprévisibles se présentent à eux. Ils se modèlent sur le but à atteindre. Ils n’apprécient pas le temps et l’espace comme notre intelligence le fait. Le temps se présente à eux d’une façon différente qu’à nous. Les tissus s’ordonnent aussi facilement par rapport à des configurations spatiales qui existent déjà, que par rapport à celles qui n'existent pas encore. Dans le développement de l'embryon, la vésicule optique, qui vient du cerveau, et le cristallin, qui vient de la peau, s’agencent en fonction d’un: œil qui est encore virtuel. L'adaptabilité est un caractère à la fois des éléments des tissus, des tissus eux-mêmes, et de l'organisme tout entier. Les éléments paraissent agir dans l'intérêt de l’ensemble, comme les abeilles qui travaillent pour leur communauté. Ils connaissent l'avenir aussi bien que le présent. Et ils s’accommodent aux situations futures par des changements anticipés de leur forme et de leurs fonctions.