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Page:L'homme, cet inconnu.djvu/304

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L'HOMME, CET INCONNU

tions qui mettent au repos leurs activités adaptives. On les garde constamment dans des chambres à température égale. Pendant l'hiver, on les habille comme de petits Esquimaux. Ils sont gavés de nourriture, dorment autant qu'ils veulent, n’ont aucune responsabilité, ne font jamais d'effort intellectuel où moral, apprennent seulement ce qui les amuse et ne surmontent aucune difficulté. Le résultat est connu. Ils deviennent des êtres aimables, généralement beaux, souvent forts, se fatiguant facilement, dépourvus d’acuité intellectuelle, de sens moral, de résistance nerveuse. Ces défauts ne sont pas d’origine ancestrale. Car ils existent chez les descendants des pionniers aussi bien que chez ceux des nouveaux venus. On ne laisse pas impunément sans emploi des fonctions aussi importantes que les fonctions adaptives. La loi de l'effort, surtout, doit être obéie. La dégénérescence du corps et de l'âme est le prix que doivent payer les individus et les races qui oublient cette nécessité.

C’est une donnée immédiate de l'observation que notre développement optimum demande l’activité de tous nos organes. Aussi la valeur de l'être humain diminue-t-elle toujours quand les systèmes adaptifs s’atrophient. Pendant l'éducation, il est indispensable que tous ces systèmes fonctionnent continuellement. Les muscles ne sont utiles que parce qu'ils contribuent à l'harmonie et à la force du corps. Au lieu de former des athlètes, nous devons former des hommes modernes. Et les hommes modernes ont besoin d'équilibre nerveux, d'intelligence, de résistance à la fatigue et d'énergie morale, plus que de puissance musculaire, L’acquisition de ces qualités ne peut pas se faire sans effort et sans lutte. C’est-à-dire sans l'aide de tous les organes. Elle demande