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L'HOMME, CET INCONNU

progrès des forts dépend des conditions de leur développement, et de la possibilité accordée aux parents de transmettre à leurs rejetons les qualités qu'ils ont acquises pendant le cours de leur existence. La société moderne doit permettre à tous, mais surtout à l'élite, d’avoir une vie stable, de former un petit monde familial, de posséder une maison, un jardin, des amis. Il faut que les enfants soient élevés par leurs parents au contact de ces choses qui représentent leur esprit. Le groupe social doit être assez petit, et la famille assez durable et assez compacte pour que la personnalité des parents s’y fasse sentir. Il est impératif d'arrêter immédiatement la transformation du fermier, de l'artisan, de l'artiste, du professeur, et du savant, en prolétaires manuels ou intellectuels, ne possédant rien que leurs bras ou leur cerveau. Ce prolétariat sera la honte éternelle de la civilisation scientifique. Il détermine la suppression de la famille comme unité sociale. Il éteint l'intelligence et le sens moral. Il détruit les restes de la culture et de la beauté. Il abaisse l’être humain. Une certaine sécurité est indispensable pour le développement optimum de l'individu et de la famille. Il faut évidemment que le mariage cesse d'être une union temporaire. Que l'union de l'homme et de la femme, comme celle des anthropoïdes supérieurs, dure au moins jusqu’au moment où les jeunes n’ont plus besoin de protection. Que les lois concernant l'éducation et spécialement celle des filles, le mariage et le divorce aient en vue l'intérêt de la prochaine génération. C’est pour devenir capables de faire de leurs propres enfants des êtres humains de qualité supérieure, et non d'être doctoresse, avocate ou professeur, que les femmes doivent recevoir une haute éducation.