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Page:Lébédeff - Abrégé de l’Histoire de Kazan, 1899.djvu/34

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le parti qui l’avait élevé au trône. Un jour en rentrant d’une invasion qu’il avait faite sur le territoire d’Arsk, il vit sur les murailles de Kazan une foule de gens armés. Cette foule ne le laissa pas rentrer en ville, lui déclara qu’on n’avait pas besoin d’un « Khan brigand ». Mamouk s’en alla au pays des Nogaï, mais il mourut en chemin. Sur ces entrefaites, les Kazaniens envoyèrent une députation à Moscou pour demander pardon a Jean III et lui exprimer le désir de recevoir un Khan « de ses mains ». Ils désiraient avoir pour Khan Abdoul-Latif, le troisième fils du Khan Ibrahim.


VII.

Abdoul-Latif-Khan (1497-1502).


Pour contenter les Kazaniens, le Grand Duc Jean III leur envoya Abdoul-Latif, frère de Mehmet-Emîne, qui, en compensation de la perte de son trône, avait reçu de riches propriétés dans l’empire moscovite. Les voïvodes moscovites — le Prince Kholmsky et Paletzky — établissant Abdoul-Latif sur le trône de Kazan, eurent l’idée bizarre de faire prêter serment non seulement à ce Prince, mais aussi au Grand Duc Jean III. Mais ce Khan ne régna pas longtemps. Etant soutenu par Moscou, contre les prétentions des despotes de Nogaï, qui voulaient venger la déposition de Mamouk, Abdoul-Latif commença bientôt à jouer un double jeu dans ses relations avec le Grand-Duc, et on dit même qu’il contribua à la démoralisation du peuple de Kazan ; ne prêtant aucune attention aux abus, il ne se donnait pas la